Il y a quelques jours avant la première de M.M, je me suis échauffé comme si j’allais jouer, j’ai réalisé un enchaînement de mouvements que je suis normalement seul à faire, dans le silence de l’avant-spectacle, dans une intimité et une privacité toute particulière, calme mais aussi énervée par l’approche du moment qui va suivre : la représentation d’une pièce devant des témoins ordinairement appelés spectateurs ; cette intimité, jusque-là je ne l’avais jamais partagée, mais là, il y a quelques jours, je conduisais ce rituel préparatoire pas pour moi, interprète, mais pour les autres, pour la famille…
J’ai alors eu l’impression de transmettre en direct et de passer le relai du jeu à une certaine jeunesse. La joie d’être compris, d’être reconnu par les siens, détenteur d’une des plus belles des vertus, la jeunesse. Réaliser que l’âge ne compte plus, que le fil du temps se déroule mais que l’acte théâtral passe par nous, par le respect d’autre chose, les masques, l’humanité peut-être…
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